Le projet franco-ivoirien L’Afrique en conte, porté par l’association Des Livres Pour Tous - Côte d’Ivoire (DLPT-CI) et l’entreprise française Making Waves, consiste à rassembler des contes et histoires du patrimoine oral africain à l’intérieur d’un catalogue audio, accessible autant en Côte d’Ivoire qu’à l’international.
Lancé le 3 février dernier, L’Afrique en conte est lauréat du programme Accès Culture de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Institut français. Ce projet s’échelonne sur trois ans et vise à promouvoir les contes africains par l’intermédiaire des conteurs locaux et conteuses locales, grâce à des outils numériques qui permettront de les partager et de les conserver pour les générations actuelles et futures.
Promouvoir les contes africains
Selon les promoteurs, L’Afrique en conte représente un moyen de conserver le patrimoine oral africain et de « remettre au goût du jour » le vecteur de transmission des histoires africaines. « Ce projet va nous permettre de conserver les contes africains qui sont en train de disparaître alors qu’ils étaient un creuset de valeurs culturelles », explique Valérie Gobey, coordonnatrice du programme et des activités des bibliothèques de l’association DLPT-CI.
Au bout de trois ans, tous les contes seront disponibles dans les bibliothèques ivoiriennes, diffusés par les radios communautaires du pays et aussi par les radios internationales telles que Radio France internationale (RFI). Pour l’instant, l’association est parvenue à recueillir essentiellement des contes ivoiriens, mais reste ouverte à intégrer au projet tout autre conte d’origine africaine, ajoute la coordonnatrice.
L’importance de la tradition orale
La tradition orale se définit comme l’ensemble des souvenirs collectifs d’une société qui n’ont pas revêtu la forme écrite, selon Koutchoukalo Tchassim, une enseignante et chercheuse au Département de lettres modernes de l’Université de Lomé au Togo.
En Afrique occidentale, les hommes et les femmes membres de la caste de poètes des griots sont reconnus pour être les détenteurs des récits, des contes ou de la musique traditionnelle. « Les griots sont vraiment importants dans notre culture. Comme il n’y avait pas d’écriture en Afrique, ils gardaient les histoires qui se passaient. On peut toujours aller voir un griot pour connaître l’histoire », explique Sadio Sissokho, auteur-compositeur-interprète montréalais originaire d’une famille de griots mandingues d’Afrique de l’Ouest.
On comprend ainsi la portée d’un projet comme L’Afrique en conte, semblable aux initiatives du patrimoine documentaire autochtone dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada (BAC).
Photo: Malika Alaoui