Le « KlimaTicket » permet aux détenteurs et aux détentrices de se déplacer sur toutes les lignes ferroviaires et d'autobus qui couvrent l’ensemble de l’Autriche. L’initiative, ayant pour but de participer à l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2040, ne touche pour l’instant qu’une minorité de la population autrichienne.
Le KlimaTicket a permis d’augmenter le nombre de personnes utilisant le transport en commun, selon Manuel Tuscher, professeur et recherchiste à l’Institut de transport et logistique de l’Université de Vienne.
D’après lui, les détenteurs et les détentrices qui utilisaient peu les transports en commun, mais qui se sont procurés le passe pour son faible coût, essaient de maximiser son utilisation.
Une étude à ce sujet réalisée par Hannes Wallimann, professeur à l’école de commerce de l’Université de Lucerne, en Suisse, démontre en effet un essor de l’utilisation du transport en commun en Autriche à la suite de la COVID-19. Selon l’étude, cette augmentation serait due au KlimaTicket.
Selon cette même étude, seulement 3% de la population autrichienne bénéficie de ce service. « C’est certain que 3%, quand on le dit comme ça, cela semble faible, mais le KlimaTicket est un grand succès », commente M. Tuscher.
La popularité du passe prépayé à environ trois euros par jour semble avoir stagné après l’engouement qu’il a suscité dans les mois suivant sa création. « Nous devons améliorer le service en région et également la fréquence des trains dans certaines infrastructures en grandes villes », mentionne Sebastian Kummer, directeur de l’Institut de transport et de logistique à l’Université de Vienne.
D’après M. Kummer, le KlimaTicket aurait besoin de plus que des prix abordables pour gagner en popularité. La demande semble être trop grande pour le nombre de trains disponibles.
En raison de ce fort achalandage, M. Kummer affirme que la population prend moins plaisir à utiliser le train. Selon lui, il est impossible de penser pouvoir atteindre la carboneutralité dans les prochaines années à l’aide du KlimaTicket.
Une carboneutralité difficilement imaginable
Des négociations de deux ans entre le gouvernement fédéral, les gouvernements régionaux, les organisations des transports et les utilisateurs et les utilisatrices ont donné naissance au KlimaTicket.
C’est la principale mesure mise en place par l’Autriche pour participer à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris, un traité international sur le climat. Adopté en 2015 lors de la COP21, l’accord est constitué de plusieurs mesures ayant pour but de contrôler le plus possible les changements climatiques.
En 2019, le transport en Autriche constituait 39,8% des émissions de gaz à effet de serre, selon l’Organisation de coopération et de développement économique. L’objectif serait de passer d’environ 24 millions de tonnes d’émissions de carbone à zéro.
L’Autriche reste un des pays d’Europe les plus avancés en termes de transport en commun. Le pays continue de fournir des efforts pour améliorer ses services et participer à l’atteinte des cibles de l’Accord de Paris, mais le KlimaTicket n'y contribue pas autant qu’espéré.
Illustration : Mai Durette