Portrait du pays : une infographie interactive et colorée
Par Marianne Dubé
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Les enjeux actuels de la Corée du Sud
Par Audrey Robitaille
Un conservateur misogyne élu au pouvoir
L’ancien procureur général et antiféministe assumé, Yoon Suk-yeol, a été élu président le 10 mars 2022, remportant l’élection avec moins de 1 % d’avance sur son adversaire d’extrême gauche, Lee Jae-myung.
Avec cette victoire, le Parti du pouvoir du peuple (PPP) a effectué un retour en force après la destitution et l’inculpation pour abus de pouvoir de son dernier élu, en 2017. D’ailleurs, l’ancien procureur avait joué un rôle important dans l’enquête qui avait mené à la destitution et l’incarcération de l’ex-présidente pour abus de pouvoir.
L’élection du politicien a été critiquée par les militants et militantes pour les droits des femmes en Corée du Sud. Yoo Suk-yeol a notamment promis d’abolir le ministère de l’Égalité hommes-femmes, dont les principales missions sont de contrer la violence conjugale et le trafic humain.
Un voisin nord-coréen imprévisible
Même si la guerre de Corée s’est terminée en 1953, les deux Corées sont toujours en conflit, puisqu’aucun accord de paix n'a été conclu. En mars 2022, la Corée du Nord a lancé une série de tests de missiles, causant potentiellement un conflit « accidentel » le long de la frontière intercoréenne, si les tensions entre les deux pays venaient encore à s'intensifier, selon un rapport soumis à la Commission parlementaire des affaires étrangères et de l’unification de la Corée du Sud.
Les autorités sud-coréennes pensent que la Corée du Nord construirait notamment un tunnel afin d’accéder à son site d’essai nucléaire par la voie souterraine. La Corée du Sud, en collaboration avec les États-Unis, continue de surveiller son voisin nord-coréen, en attendant davantage de détails.
La cryptomonnaie
En Corée du sud, ainsi que dans certains autres pays, la cryptomonnaie est utilisée pour éviter de payer de l’impôt. En mars 2022, le gouvernement coréen a mis en place des mesures afin de lutter contre ce type de fraude. En Corée du sud, la cryptomonnaie, bien que non reconnue comme monnaie officielle, peut être utilisée pour le commerce.
De plus, les bourses de crypto-monnaies sont tenues de signaler les transferts de plus de 821 dollars. L'application de ces nouvelles mesures risque d’être difficile alors qu’elle limite les transferts de crypto-monnaies pour les traders sud-coréens, qui ont accumulé 45,9 millions de dollars en valeur marchande en 2021.
L'histoire moderne du pays, en quatre temps
Par Sandrine Côté
La division
La partition de la Corée en deux États indépendants découle de l’occupation japonaise, qui débute en 1905. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon capitule. C’est alors que les deux puissances mondiales, les États-Unis et l’URSS, se rendent sur la péninsule coréenne et la séparent administrativement. Dès 1948, deux États indépendants, un Nord communiste et un Sud sous influence américaine, sont officiellement constitués.
La guerre de Corée
Dès lors, les bases du conflit idéologique de la Guerre froide se dessinent. La puissance américaine, ayant pour objectif de freiner l’expansion du communisme, tente une réunification du territoire coréen, sans succès.
En 1950, la guerre de Corée éclate, les querelles américano-soviétiques n’étant plus plus contenues. Le Nord est soutenu dans ce conflit par la Chine, et le Sud, par les États-Unis. La péninsule coréenne devient l’un des points névralgiques de la Guerre froide.
Le conflit, se terminant en 1953, a pris une tournure internationale. L’Organisation des Nations unies (ONU) est intervenue pour aider la Corée du Sud à repousser l'agression de son voisin communiste au Nord.
L’essor économique
La Corée du Sud ressort dévastée de la guerre, qui fait un bilan de 500 000 victimes, d'après l’ONU. Le pays se remet lentement sur pied dans les années 1960, avec l'arrivée d’un leader autoritaire, le général Park Chung-hee, qui redresse l’économie. Se basant sur un modèle capitaliste, le sud de la péninsule connaît un essor industriel.
La démocratie
L’assassinat de Park Chung-hee en 1979 enclenche une série de manifestations et de contestations pour l'instauration d'une démocratie, dans les années 1980.
Malgré des répressions violentes de ces manifestations par le régime sud-coréen, le le nouveau dirigeant, Chun Doo-hwan, n'arrive plus à museler le mouvement. Il est finalement contraint d'apporter des réformes démocratiques en 1987, l’année qui marque les premières élections présidentielles au suffrage universel direct. Il rejoint l’ONU en 1991.
Depuis, le pays connaît un régime démocratique et entretient une économie florissante en tissant des liens commerciaux étroits avec la Chine et le Japon.
Photo : Yeo Khee, Unsplash