La décolonisation est un long processus déclenché au 20e siècle par divers facteurs, comme le désintérêt des pays européens envers leurs colonies et un fort mouvement d’émancipation du côté africain.
Des élites africaines sont également formées dans les universités occidentales, ce qui crée une nouvelle classe d’intellectuels et intellectuelles qui se familiarisent avec le concept d’autodétermination et le ramènent dans leur pays d’origine avec des discours d’émancipation et des rêves d’indépendance.
La Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale, généralement désignée comme l’élément déclencheur le plus important de la décolonisation, engendre une perte de puissance et d’influence importante pour le Royaume-Uni et la France, cette dernière ayant notamment été occupée par l’Allemagne nazie.
De plus, le soutien des colonies envers la France sur le continent africain donne par la suite de bons arguments pour une demande de libération de l’emprise française. De Gaulle a d’ailleurs un rôle important dans la décolonisation, puisqu'il soutient lui-même cette idée : il y voit l’opportunité de nouer des liens privilégiés avec des pays émergents nouvellement indépendants avant que d’autres puissances, comme les États-Unis, ne le fassent.
De leur côté, les États-Unis, eux-mêmes d’anciennes colonies, et l’URSS, deviennent les nouvelles puissances mondiales. L’Amérique prône un discours anticolonialiste, surtout pour ses propres intérêts : les empires coloniaux font obstacle à son désir de commercer avec les pays africains.
1946 : Création du Rassemblement démocratique africain
En 1946, la constitution de la quatrième République française accorde le droit à ses territoires africains d’élire des représentants qui pourront siéger dans les assemblées françaises. C’est un premier pas vers l’autonomie, car c’est une porte d’entrée en politique pour certains futurs leaders africains.
Puis, en octobre 1946, le Rassemblement démocratique africain (RDA) est créé lorsque 800 délégués africains sont convoqués pour un congrès à Bamako (Mali). L’objectif de cette fédération panafricaine est l’émancipation des colonies françaises sur le continent et la liberté de s’affirmer politiquement, économiquement, socialement et culturellement. Regroupant divers partis africains, le mouvement compte rapidement des centaines de milliers de membres et permet de modifier le rapport de force entre la métropole française et les colonies.
Indépendances
Surnommé l’« année magique » par Léopold Sédar Senghor, homme politique sénégalais, 1960 marque le moment où 17 colonies africaines obtiennent leur indépendance.
La même année, l’Organisation des Nations unies (ONU) publie sa Déclaration de l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés. L’ONU demande la fin du colonialisme en se basant sur le principe que tous les peuples ont le droit de déterminer leur propre gouvernement. Il faut noter que la France, le Royaume-Uni, le Portugal et l’Espagne – les pays ayant possédé ou possédant encore des colonies en Afrique de l’Ouest – s'abstiennent au moment du vote.
Des impacts encore présents
La colonisation et la décolonisation qui en a suivi ont laissé leurs traces. Plusieurs des pays décolonisés sont encore dépendants financièrement des pays occidentaux et de leur ancienne métropole.
Certains sont également instables politiquement ou sont aux prises avec des gouvernements autoritaires. Le sénégalais Léopold Sédar Senghor est d’ailleurs, en 1980, le premier dirigeant africain à démissionner de son poste de son propre gré. Le Sahara occidental demeure la seule région qui n’a pas, encore aujourd’hui, de statut juridique.
Par ailleurs, malgré l’indépendance politique, des pratiques dites néocoloniales, comme l’aide internationale qui s’accompagne souvent de conditions développementales ou encore l’influence culturelle dans des systèmes d’éducation où les enfants en apprennent encore aujourd’hui plus sur l’Europe que sur leur propre histoire, sont les relents d’un système qui laisse des marques.
Infographie: Myriam Rouleau