À l'ère numérique, les athlètes redéfinissent leur image sur les réseaux sociaux, leur présence oscillant entre distance et vulnérabilité.
Autrefois, l’image publique des athlètes dépendait des médias traditionnels et des journalistes sportifs et sportives. Aujourd'hui, les athlètes peuvent raconter leur propre histoire et connecter directement avec leurs partisans et partisanes.
Les adeptes de sport se sont habitué(e)s à des comptes Instagram soignés et distants venant de leurs athlètes professionnel(le)s préféré(e)s, tel Cristiano Ronaldo, la personne la plus suivie sur Instagram avec 642 millions d’abonnés. Situation similaire du côté de Lebron James, joueur professionnel de basketball ayant accumulé près de 160 millions d’abonnés. Pourtant, une nouvelle tendance émerge : certains sportifs et sportives se rapprochent de leur public en partageant du contenu plus personnel et vulnérable.
Selon Greenfly, une plateforme de gestion de contenu, les athlètes qui partagent du contenu plus personnel et vulnérable obtiennent des taux d'engagement plus élevés. Au total, 58% des jeunes de 16 à 24 ans et 49% des personnes de 25 à 34 ans suivent des athlètes sur les réseaux sociaux.
Jouer le jeu des influenceurs et influenceuses
Sur Instagram, Asma Merzougui, joueuse de soccer de niveau universitaire aux États-Unis, a accumulé près de 90 000 abonnés en partageant des photos et des vidéos illustrant sa vie quotidienne. Elle choisit de s'exposer ainsi sur les réseaux sociaux, car c'est désormais la réalité des sportifs et sportives de haut niveau. Pour rester pertinent(e) aux yeux du public, il faut être plus qu’un(e) simple athlète, il faut être une marque.
« Les grands noms du monde sportif ont la chance de pouvoir publier une seule photo et leur public la reçoit comme un immense cadeau. Pour des athlètes qui n’ont pas encore établi leur nom [...] il faut créer une marque petit à petit, publication par publication », soulève Asma. La stratégie est claire, pour se faire connaître, il faut se montrer de manière authentique, et ce, à répétition.
Sportif jusqu’au bout
Pour Gabriel Diallo, étoile montante dans le monde du tennis suivie par plus de 12 000 personnes, les réseaux sociaux ont une utilité différente. « [Ils] sont importants pour moi, principalement au niveau marketing. J’ai des commanditaires qui m’obligent à les mettre en avant sur ma page Instagram, » déclare le joueur de tennis.
Ayant un compte Instagram très professionnel, où on ne voit presque aucune photo de sa vie privée, Gabriel Diallo explique qu’il voit davantage son compte comme un outil avec lequel il peut travailler son image, partager ses passions, mettre de l’avant ses commanditaires et montrer ses projets. « Je publie beaucoup de photos de tennis, car j’ai des obligations contractuelles vis-à-vis de mes commanditaires. Je préfère garder ma vie personnelle privée », poursuit-il.
Cette diversité nouvelle reflète des choix stratégiques individuels, où chaque athlète doit trouver l'équilibre entre visibilité, authenticité et performance pour satisfaire ses besoins, mais également les exigences de ses commanditaires.
Crédit photo : Logan Weaver