Difficile d’être pleinement satisfait des résultats des élections lorsque le parti qui obtient le plus haut pourcentage du vote populaire n’est pas le parti qui forme le gouvernement.
Lors de la dernière élection fédérale, le Parti libéral a été réélu pour un deuxième mandat avec le tiers du vote populaire, soit 33,1%. Le Parti conservateur a, quant à lui, terminé la soirée avec 34,4% du vote. Il semble y avoir une incohérence.
Il n’est pas question ici d’une préférence ou non pour un parti précis. Il est surtout difficile de concevoir que le pourcentage de vote total n’ait aucun impact dans la démocratie canadienne. Il est facile de comprendre que c’est le nombre de députés qu’un parti arrive à faire élire qui lui permet de former le prochain gouvernement, qu’il soit minoritaire ou majoritaire.
Toutefois, il semble que ce pourcentage de vote devrait avoir un impact, devrait compter, devrait avoir un sens.
La réforme du mode de scrutin est promise depuis plusieurs années par différents gouvernements, tant au fédéral que provincial. La population réclame ce changement. Pendant la campagne électorale, on nous promet du vrai changement, «une réforme du mode de scrutin durant le premier mandat.» Pourtant, une fois au pouvoir, c’est «plus difficile qu’on le pensait» et «plus réaliste au cours d’un deuxième mandat.»
En fin de compte, le mode de scrutin existant a permis d’élire le gouvernement, pourquoi donc faudrait-il le changer?
Une réelle discordance s’installe donc entre la parole du gouvernement et les actions posées par celui-ci. Jusqu’à quand allons-nous continuer d’ignorer ces demandes populaires incessantes et qui aura le courage d’entamer une réforme qui pourrait grandement changer le paysage politique? Seul l’avenir nous le dira, mais espérons que ce soit plus tôt que tard.
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