Différentes organisations citoyennes avaient lancé cet appel à la mobilisation contre la monopolisation du pouvoir par le président américain et le danger qu’il pose à la démocratie. Les premiers mois de son mandat ont été marqués par des coupes massives dans la recherche, l’éducation et l’aide sociale ainsi que par une offensive tarifaire infondée contre ses plus proches alliés.
Mais les États-Unis ne sont pas un cas isolé pour ce qui a trait à l’élection de gouvernements qui, comme certains de leurs citoyens le scandent, s’approprient le pouvoir sans véritable regard pour la nécessité de représentation. Nous ne vous apprenons rien, la montée de l’extrême droite est bien présente dans le climat politique mondial et, comme l’histoire l’a démontré, le déni ne réglera pas sa popularité grandissante.
Les manifestations aux quatre coins des États-Unis de samedi servent de rappel : les individus ne sont pas impuissants devant les gouvernements qu’ils ont élus. Un rappel que l’indignation ne devrait pas être réservée aux conversations de salon et que les contestations publiques sont essentielles lorsque les libertés individuelles sont menacées.
Ne craignez rien, il ne s’agit pas ici d’un énième article sur les tribulations invraisemblables du millionnaire à la maison blanche. Qu’on soit d’accord ou non avec les revendications de ces mouvements, il est essentiel de pouvoir s’informer sur ce qui se passe dans les appareils étatiques d’ici et d’ailleurs.
Quand un pays comme les États-Unis, historiquement partisan de la liberté d’expression, décide d’interdire à des journalistes de l’Associated Press l’accès au bureau ovale, après que l’agence de presse ait refusé d’utiliser l’appellation « Golfe de l’Amérique » plutôt que « Golfe du Mexique », comment pouvons-nous ne pas nous inquiéter ? Le premier affront à la démocratie que les gouvernements autoritaires se permettent est bien souvent celui de la réduction de la liberté de presse. Et cette fois-ci, il se passe à quelques pas de chez nous.
Au Québec, la culture du journalisme international est moins ancrée, un peu pauvre, même si on la compare à celle de nations européennes qui ont une taille similaire à celle de la belle province.
La problématique a été soulevée il y a quelques années par des journalistes qui ont créé ensuite le Fonds québécois en journalisme international. Ce faible taux de couverture s’explique-t-il par le manque de fonds octroyés aux médias dans le contexte actuel, à l’histoire complexe et particulière du Québec qui lui procure un intérêt plus important pour ses propres affaires?
C’est peut-être aussi dû à la proximité aux États-Unis, en tant qu’allié (à suivre) économique et politique, une grande puissance mondiale qui a un effet presque immédiat sur ce que l’on vit ici, que l’on tend à ne couvrir que ce
pays dans les rubriques d’information internationale. On sait que quand les États-Unis éternuent...
On ne peut pas en être sûres, mais ce que l’on sait c’est que l’on gagnerait à couvrir davantage ce qui se passe à l’étranger. Du moins pour se donner une vue d’ensemble sur des questions desquelles on peut apprendre. Même en tant que petit média qui rejoint davantage la communauté restreinte des étudiants de l’UQAM et de leurs proches, il est important pour l’Apostrophe de favoriser l’accès à l’information internationale. Parce qu’il est important de comprendre ce qui se passe ailleurs pour mieux se comprendre soi-même.
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