En arrêt forcé depuis plusieurs mois, la société québécoise a dû apprendre à s’adapter, enfermée à domicile. Même si cette crise sanitaire semblait imprévisible pour la majorité, elle est une conséquence inévitable d’un monde qui néglige l’impact de son empreinte sur la biodiversité.
Aurions-nous pu prévoir la crise de la COVID-19? Nous n’avons pas la prétention de pouvoir répondre à cette question. Cependant, un consensus scientifique se dessine à l’horizon. Au premier abord, on pourrait croire que le Québec a été victime de la négligence sanitaire de la Chine. Mais si nous vous disions que le Québec a eu son rôle à jouer dans le développement de ce nouveau coronavirus? À force de construire, de développer et de détruire, l’être humain est victime de sa propre avarice et la nature le remet à l’ordre.
Jouer avec le feu
Nous n’irons pas par quatre chemins: les grandes pandémies modernes, comme celle du coronavirus, résultent de la pression humaine sur l’environnement.
L’habitat des animaux sauvages étant chaque jour plus réduit, leur promiscuité avec les humains décuple les probabilités de voir un virus muter et se propager.
Provenant entre autres de mammifères, comme la chauve-souris et le pangolin, le coronavirus était voué à développer un variant et à se répandre chez les humains. « Le Covid-19 [sic] était inévitable et même prévisible » à cause de notre impact environnemental, affirme le directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement de Guyane, le professeur Rodolphe Gozlan, dans un article du magazine d'actualité français L’Obs. Il explique notamment comment notre relation avec la biodiversité affecte la santé humaine depuis quelques années maintenant.
Imaginez qu’un autre virus réussisse à se répandre cette décennie, mais cette fois avec un taux de mortalité deux, trois ou quatre fois plus élevé. Il semble peu probable qu’un tel virus émerge au Québec, mais cela va sans aucun doute se reproduire ailleurs. Le Canada sera amené à ne plus dépendre directement du marché mondial.
L’après-COVID
La question qui est sur toutes les lèvres: que se passera-t-il une fois la crise passée? Une pandémie comme celle-ci ne laissera aucun gouvernement indifférent en ce qui concerne la préparation à une éventuelle catastrophe de cette ampleur. C’est pour cette raison que le Québec, à notre sens, devrait repartir sur de bonnes bases environnementales. Cette pandémie, bien que dramatique, est une opportunité de changer de modèle de développement afin d’effectuer cette transition écologique que nous sommes nombreux à réclamer.
Il faut, dès maintenant, des mesures concrètes pour préserver ce qu’il reste de l’espace vital de la biodiversité. L’environnement, au même titre que l’éducation ou la santé, devrait être au cœur des préoccupations du gouvernement. Plus facile à dire qu’à faire, mais il faudra que la province se relève sans tomber dans ses anciennes habitudes. La population devra aussi apprendre à dépenser plus intelligemment et à encourager l’industrie québécoise, sans quoi elle ne se relèvera pas. Une fenêtre de tir s’ouvre et il serait dommage de la rater.
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