En février dernier, le scandale de la ligue du LOL éclatait en France. Il s’agit d’un groupe Facebook, majoritairement composé d’hommes, qui harcelait et parfois même agressait des femmes et des membres issus de la communauté LGBTQ+, la plupart provenant du milieu journalistique. Le groupe a depuis été démantelé et certains des hommes se sont excusés.
C’est tout?
Nous agissons comme si cette histoire avait servi de leçon et qu’elle avait révolutionné le domaine. Comme si la guerre sexiste menée depuis bien trop d’années déjà avait finalement été remportée, alors qu’au final, ce n’était qu’une bataille parmi tant d’autres qui rongent le métier.
Et il s’agit d’une grave erreur que de penser que cela n’arrive qu’à nos voisins d'outre-mer.
Le journalisme au Québec est empli d’une misogynie latente et d’un sexisme effroyable. Dans l’œil du public comme au sein des rédactions.
Lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle, la militante féministe et autrice Martine Delvaux a rapporté les propos d’une amie journaliste quant à la ligue du LOL. Cette dernière expliquait que ce scandale n’avait fait que très peu de bruit de notre côté de l’océan, car «ça se passe ici aussi».
«La ligue du LOL n’a rien d’une exception», est-il écrit dans un article du même nom dans Le Monde. Deux femmes sur trois sont victimes de cyberharcèlement, d’après une enquête de l’Association internationale des journalistes.
De nombreuses campagnes sont nées dans les dernières années afin de sensibiliser et d’éduquer les gens sur cette cause : Byte Back en Asie du sud, Prenons-la une en France et tout récemment #pasunepoupée au Québec. Toutes de magnifiques initiatives, malheureusement insuffisantes.
Les journalistes sont les yeux et la voix du peuple, mais ils sont incapables de s’autocritiquer. Il est plus que temps qu’ils jettent un coup d’œil au reflet dans le miroir qu’ils tendent à la société.
Leur portrait commence à être un peu amoché.