Chers lecteurs, chères lectrices,
Quoi de plus à propos, en lendemain de campagne électorale, que de consacrer cette édition de L’Apostrophe au thème du dialogue ? Car ces dernières élections furent celles de la division, de la dissonance médiatique et du discours démagogique. Cette quête pointue du dialogue semble désormais idéaliste, alors que l’électoralisme des politiciens et le cynisme des citoyens gangrènent nos institutions démocratiques. Cet enjeu est toutefois bien plus que politique ; il est sociétal.
Il devrait techniquement y avoir une forte corrélation entre la pluralité des moyens de communication et la présence du dialogue dans notre société. Si la faculté de communiquer est innée chez tous les êtres vivants, le dialogue n’est, pour sa part, pas une pratique acquise. La communication regroupe cet ensemble d’interactions qui ont pour but de transmettre une information. Le dialogue, plus complexe, dépasse la fonction de communiquer et demande un échange d’idées avec un interlocuteur. C’est d’ailleurs autour de cette nuance que le choix des sujets traités dans cette édition s’est articulé. Que ce soit dans l’exercice démocratique, dans une lutte sociale, dans les arts ou dans nos activités les plus banales, cette tentative de création du dialogue se manifeste dans toutes les sphères de notre société. De cette quête découlent la rupture, l’absence et la déformation du dialogue, que nous avons également explorées.
Cette année, L’Apostrophe a choisi d’affirmer sa position en tant que média d’information internationale et de pousser ses questionnements plus loin. La quête du dialogue est un enjeu qui transcende le Québec ; il s’agit d’un enjeu mondial et humain. Du Québec au Nunavik, en passant par la France, l’Ukraine, Israël, le Zimbabwe ou les Îles Salomons, elle est essentielle au bon fonctionnement de toutes sociétés.
Bonne lecture,
Sarah Rahmouni
Félix Desjardins