Chers lecteurs, chères lectrices,
Dans un monde où les éléments de différence sont si nombreux, la discorde est inéluctable. Dans un climat d’affrontements idéologiques, de confrontations physiques ou médiatiques, le Peace and Love absolu est utopique, révolu.
Dans toute saine démocratie, les conflits sont inévitables. De la différence d’idées et de convictions émerge le débat, la confrontation. Mais qu’est-ce que la discorde si ce n’est pas un dialogue de sourds ou un refus de se projeter plus loin que ses propres intérêts? En passant par le dialogue et la projection dans nos éditions précédentes, la discorde, thème de cette troisième et dernière édition de l’année, compose elle aussi l’arène internationale.
Bien que la thématique de l’édition ait été choisie avant de plonger dans la crise mondiale actuelle, les récents événements permettent de la voir sous un nouveau jour. Si la crise sanitaire mondiale actuelle aura su mettre nos systèmes de santé à l’épreuve, ce fut également le cas des capacités de gestion de nos dirigeants. À chaque État, sa réponse, mais à tous les états un ennemi commun, un but commun: éradiquer le virus. Et le mot d’ordre? Damage control. C’est un de ces ennemis qui ne fait pas la distinction entre les strates sociales, les tracées de frontières ou tout contexte sociopolitique lui précédant.
C’est alors en ces temps dystopiques que les humains se rassemblent pour faire front commun contre cette crise. Du chaos naissent les étoiles, disait-on jadis. Face à cet ennemi mutuel, tout ce qui auparavant divisait est remis en perspective, « suspendu », «mis sur pause ». Comme la crise climatique, ce genre de crise, plus grande que nous, dépasse toute lutte de pouvoir, politique ou religieuse; il s’agit de la lutte de tous.
C’est après coup, la mémoire courte, que nous avons l’habitude de reprendre les mêmes habitudes. Quelle belle occasion de rompre ce cercle vicieux.
Tout bien considéré, cette dernière année, que ce soit entre les quatre murs du J-M872 ou à l’échelle mondiale, a été une occasion de rétrospection. Non seulement sur la mission de notre média, mais bien sur les fondements mêmes de notre société.
Cette édition clôt notre mandat mouvementé comme rédacteurs en chef de L’Apostrophe. En toute humilité, nous croyons avoir atteint les objectifs que nous nous étions fixés en début d’année, grâce à l’appui inconditionnel de notre équipe chevronnée et au dévouement de nos collaborateurs.
Notre mandat a pu confirmer une hypothèse assez simple, mais évocatrice, que nous avions établi il y sept mois: un avenir sans dialogue sera discordieux.
Bonne lecture,
Sarah Rahmouni
Félix Desjardins