Chères lectrices et lecteurs,
Cela fait quelques mois déjà que nous avons repris, non sans fierté, le flambeau de L’Apostrophe, seul média étudiant d’information internationale au Québec, qui soufflait l’année passée ses vingt bougies.
Détenir les rênes du magazine, c’est s'assurer que sa mission continue à être propagée à travers celles et ceux qui le lisent et y contribuent; c’est se questionner perpétuellement sur la nature de l’information que nous désirons transmettre à notre auditoire, ici et maintenant. Que retient-on d’aujourd’hui qui mérite d’être écrit, diffusé, récité, partagé?
Aujourd’hui nous apparaît comme le lendemain d’une année à la fois mise sur pause, mais aussi traversée, presque en accéléré, par une foultitude de mouvements sociaux. Aujourd’hui nous apparaît aussi comme la veille d’un retour à une normale qu’on remet tranquillement en doute.
En tant que journalistes, notre timide envie de changer le monde se pointe parfois à l’horizon de nos ambitions. Certes, la planète est tiraillée de révolutions sociales, culturelles, politiques et les médias sociaux révolutionnent et polarisent le monde. Pourtant, le journalisme international continue à être délaissé dans l’univers médiatique. Pour nous, faire partie de l’équipe de L’Apostrophe semble être un humble, mais juste point de départ pour évaluer quel genre de pouvoir nous détenons pour déconstruire notre monde et se questionner sur les rouages de notre société, un reportage à la fois, et ainsi mieux façonner celle de demain.
L’héritage apparaît et se transmet sous une multitude de formes différentes. Si, à la suite des consultations de la COP26, l’héritage environnemental n’a jamais semblé aussi d'actualité, l’héritage scientifique y semble intimement lié. Les groupes marginalisés, au gré des passations de pouvoir politique, demeurent invisibilisés, ici comme ailleurs. Pourtant, quelques chefs et cheffes politiques ou organismes se démarquent par leur ambition de faire différemment et de permettre à certains groupes d’être vus dans leur plénitude et à travers leur apport à la société, bien loin des rapports coloniaux. Les luttes politiques et sociales semblent alors traverser l’ensemble des courants de la société et, par le fait même, s’installer dans chacun des articles du magazine.
Dans cette édition, nous posons un regard critique sur ce que nous choisissons de laisser aux générations futures, mais aussi ce que nous décidons de faire avec les legs du passé. Nous dépeignons des réalités que l’on ne peut ignorer parce qu’elles sont importantes ou parce qu’elles méritent d’être mises en lumière sous toutes leurs magnifiques facettes.
Héritage, c’est pour nous une prise de conscience sur la manière dont nous souhaitons voir la société de demain : une société où les histoires sont racontées franchement, où les émotions sont ressenties pleinement et où l’amour est exprimé fièrement.
Héritage, c’est espérer laisser tomber les masques pour mieux reprendre notre souffle.
Nous vous souhaitons une excellente lecture,
Ariane Dupuis et Anaïs Desjardins
Co-rédactrices en chef
Illustration par Frédérique Mailloux