La démocratisation du web a changé le monde médiatique: les journalistes doivent maintenant trouver de nouvelles méthodes pour captiver et informer leurs publics, et ce, tout en combattant une désinformation de plus en plus présente sur Internet. Pourtant, l’ami de mon ennemi, ne pourrait-il pas être mon ami ?
La profession de journaliste a radicalement changé au fil des décennies. La génération papier s’est tournée vers la radio, pour ensuite découvrir la télévision et finalement se laisser emporter par Internet. Sans détour, les réseaux sociaux sont devenus les nouveaux journaux. Tout converge au bout de nos doigts. Malgré l’efficacité et la rapidité avec laquelle l’information s’y rend, l’auditoire n’est plus aussi réceptif qu’auparavant. La capacité d’attention du lecteur diminue de plus en plus et, comme l’a écrit le journaliste français Bruno Patino: « elle ressemble à celle d’un poisson rouge ».
La faute ne revient pas à quelqu’un, mais plutôt à quelque chose. Les coupables sont entre nos mains: nos téléphones intelligents. Métro, boulot et dodo : la lumière bleue est omniprésente. Le temps d’écran de chacun et de chacune empêche le cerveau de se laisser aller à de longues activités intellectuelles, particulièrement la lecture.
Aux grands maux, les petits moyens
L’impact que le journalisme vidéo et les balados peuvent avoir sur le public est parfois sous-estimé dû au prestige historique de la presse écrite. L’ère dans laquelle nous vivons prouve l’importance de conquérir la confiance et l’intérêt de la société en saisissant toutes les opportunités technologiques et informatives. L’image et le son appuient de manière fort pertinente la production journalistique et contribuent à ce que l’auditoire s’intéresse au contenu. Au Canada, près de 50 % des gens entre 35 et 54 ans écoutent maintenant des balados mensuellement selon l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme.
Joindre le multimédia aux traditions journalistiques est l’objectif ultime, afin de couvrir tous les angles du monde dans lequel nous vivons. Génocides, guerres civiles et crise climatique ne sont qu’une poignée de thèmes essentiels à aborder et c’est aux journalistes de trouver les nouvelles méthodes pour capter l’attention de la population.
Les journalistes n’ont pas le choix de s’adapter à ces technologies, pour le meilleur et pour le pire. Le portrait qui est dressé des journalistes modernes se compare à celui d’un couteau suisse : ils sont capables d’aller chercher le contenu sur le terrain, d’effectuer des captations vidéo et audio et de synthétiser le tout pour l’œil et les oreilles attentives du public.
Néanmoins, le but du métier reste le même: informer. C’est à nous, journalistes, de revoir les chemins à prendre pour partager les qui, où, quoi, quand et comment de l’actualité.
Photo de Luke Lung sur Unsplash