Alors que le virus COVID-19 fait toujours des ravages en Chine avec plus de 3000 morts et 90 000 cas confirmés, le reste de l’humanité est confronté à une vague de racisme qui se propage à une vitesse fulgurante.
Il n’y en aura fallu que très peu pour que les xénophobes se mettent à lancer des commentaires haineux envers les Chinois et toutes autres personnes s’y apparentant – voir ici presque tous les Asiatiques. Il a suffi d’une nouvelle aux allures quelque peu alarmantes afin de gonfler la crainte des moins informés vers une haine démesurée et saugrenue.
Depuis, les réseaux sociaux sont inondés de messages acerbes où règne un racisme décomplexé (d’où la création du mot-clic #JeNeSuisPasUnVirus). Un restaurant à Prague a même refusé l’accès aux clients chinois.
Les magasins sont bondés de gens désinformés voulant s’acheter un masque, qui s’avère d’ailleurs totalement inutile pour une population saine.
« Il n’y a pas de place, dans notre pays, pour la discrimination nourrie par la peur et la désinformation », a expliqué Justin Trudeau dans un point de presse en février visant à contenir cette résurgence du racisme.
Mais la réalité, c’est qu’il y a toujours des parents qui appellent à l’école afin de s'assurer que leur enfant ne court aucun danger. Comme si ce virus était une épidémie de poux que l’on peut enrayer en arrêtant de côtoyer celui à l’origine du problème.
Ce n’est toutefois pas le cas. Mais les gens ne savent pas et les médias n’expliquent pas. La stigmatisation gagne du terrain et le coronavirus n’est qu’un prétexte pour la faire avancer.
Et il est là, le problème. Ce virus n’est que l’excuse du moment. Quand ce sera fini, les racistes se trouveront d’autres raisons pour balancer leurs propos haineux. Notre justice sociale semble aussi solide qu’un château de cartes.
Photo par Macau Photo Agency, unsplash