Après avoir été arrêtée le 13 septembre à Téhéran, capitale de l’Iran, par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés », Mahsa Amini est décédée trois jours plus tard. Les autorités iraniennes affirment qu’elle est morte à la suite des séquelles d'une maladie qu’elle avait préalablement. Toutefois, des témoins disent que la jeune femme a passé trois jours dans le coma après avoir subi un coup à la tête lors de son arrestation.
Sa mort jugée comme « suspecte » a aussitôt déclenché des manifestations en Iran, faisant des centaines de morts et menant à des milliers d’arrestations. Selon le Centre pour les droits humains en Iran, les rassemblements ont notamment lieu devant des universités où des étudiantes retirent leurs voiles afin de protester.
Œil pour œil, dent pour dent
Le gouvernement iranien considère que les manifestations sont des émeutes. Une grande majorité des députés iraniens ont demandé d’appliquer la loi du talion contre les « ennemis de Dieu », soit les manifestants se révoltant dans les rues.
Le 27 novembre, l’Agence France-Presse nous apprenait qu’un directeur d'une banque iranienne a été congédié pour avoir servi une femme ne portant pas le voile.
Cette situation nous inquiète. Les autorités iraniennes ne semblent pas reculer sur leur position et nous craignons que les manifestations aient l’effet inverse et que la violence physique envers les femmes augmente. Nous admirons le courage des Iraniennes et des Iraniens qui se tiennent debout.
Soutien international
À Montréal, le 29 octobre, une chaîne humaine de plus d’un kilomètre a pris forme sur la rue Sherbrooke, dans le but de mettre en lumière les manifestations en Iran et de condamner le régime iranien.
Le gouvernement canadien a quant à lui mis en place des mesures restrictives à l’égard des dirigeants iraniens. Ils sont notamment interdits sur le territoire du Canada à cause de « leur participation au terrorisme et pour leurs violations systémiques et flagrantes des droits de la personne ».
La FIFA, qui interdit habituellement aux spectateurs d’avoir des objets comportant des messages politiques, a autorisé que des messages de soutien aux manifestations en Iran soient affichés. Le nom de Mahsa Amini, son portrait et le slogan « Femmes, vie, liberté » sont donc tolérés dans les stades du Qatar, où se déroule la Coupe du monde.
On ne peut qu'espérer que cette vague de sympathie et que ces sanctions auront les effets escomptés, même si nous pensons que les gouvernements occidentaux pourraient être davantage punitifs à l’égard de l’Iran.
Illustration: Magali Brosseau