L'invasion de L'Ukraine a entraîné un climat de division au sein du Parti républicain. Certains et certaines n’ont pas hésité à condamner l’agression de Vladimir Poutine envers son voisin indépendant; d’autres ont plutôt validé l’attaque russe, allant même jusqu’à refuser toute intervention américaine.
Dans la foulée, un mouvement pro-russe s’est organisé aux État-Unis. Bien que ce mouvement soit minoritaire et restreint – car il regroupe principalement des républicains et des républicaines – celui-ci est alimenté par quelques porteuses et porteurs d'idées, explique Julien Tourreille, chercheur à la Chaire Raoul-Dandurand et spécialiste de la politique étrangère et de défense des États-Unis.
Par exemple, on peut citer Tucker Carlson, l’animateur vedette de la chaîne de télévision américaine Fox News, qui diffuse abondamment la propagande du Kremlin, niant de ce fait l'invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Rien de surprenant quand on observe la couverture journalistique de Fox News et son biais en faveur des républicains et républicaines et des idées conservatrices. Où est la neutralité qui incombe à ceux et celles qui pratiquent le journalisme? Ce comportement est inacceptable au regard de l'éthique journalistique.
La propagation de fausses informations est un phénomène qui a pris de l’ampleur depuis les années Trump. Cet écosystème médiatique entretient la controverse chez une frange des téléspectateurs et téléspectatrices américaines, et par conséquent, encourage l’extrémisme.
L'autoritarisme républicain
Pour M. Tourreille, les mouvements pro-russes américains illustrent une dérive autoritaire d’une partie de l’électorat et des représentants et représentantes du Parti républicain. C’est une menace importante et presque une déclaration de guerre ouverte envers les institutions démocratiques.
La population du pays d’oncle Sam est familière avec ce nouveau visage du Parti républicain depuis le déni du résultat des élections présidentielles de 2020, qui a culminé avec l’assaut du Capitole en janvier 2021. Cette situation est d’autant plus déplorable quand on voit que des journalistes attisent ce climat de conflit.
Référendum sur la démocratie
Le 8 novembre prochain, les Américains et Américaines seront appelées aux urnes dans le cadre des élections de mi-mandat. Leurs choix est simple : voter pour ou contre la démocratie.
L’invasion de l’Ukraine reste injustifiable pour la majeure partie de la population – dont plusieurs républicains et républicaines – dans une Amérique qui prône la démocratie à l’international. Il devient cependant de plus en plus évident qu’un moratoire sur la partisanerie s’impose. Pour protéger leur liberté, les électeurs et électrices devront aller au front et choisir le parti qui la défend sans équivoque.
Photo : Malika Alaoui