Le Canada est un exemple pour la communauté internationale sur le plan des droits de la communauté LGBTQ+. Pourtant, de nombreuses discriminations, comme la question du don de sang ou des opérations chirurgicales sur les personnes intersexuées, posent toujours problème aux personnes de ces communautés.
Dans un contexte où la diversité sexuelle et la pluralité des genres sont de plus en plus acceptées, personne ne devrait avoir à passer au travers de processus légaux ou juridiques pour voir leur identité reconnue et respectée.
Les droits sur la diversité sexuelle ou de genre
Dans le Code criminel du Canada, à l’article 268 sur les voies de fait graves, il est mentionné qu’« une opération chirurgicale qui est pratiquée [...] pour la santé physique de la personne ou pour lui permettre d’avoir des fonctions reproductives normales, ou une apparence sexuelle ou des fonctions sexuelles normales » n’est pas considérée comme une mutilation. Le Conseil québécois LGBT (CQLGBT) dénonce cette pratique dans son mémoire « Consultations fédérales pour le Plan d’action national LGBTQ2 ».
Le problème de ces interventions est qu’elles ne sont pas faites dans un but de protection de la santé, mais pour des motifs de conformité sociale. C’est, en soi, une violation des droits humains, notamment à l’intégrité corporelle et à la santé. Plusieurs conséquences physiques importantes résultent de ces interventions, telles que des douleurs chroniques, une perte de sensibilité et la stérilité, sans compter les conséquences psychologiques qui peuvent s’ensuivre.
Des actions simples pour une plus grande inclusion
Dans le mémoire du CQLGBT, il est dit qu’il « faudrait [...] amender [l’article 268] pour interdire la pratique de ces chirurgies sur les enfants ou sur toute personne n’étant pas en mesure d’exprimer son consentement. » Les États devraient protéger l’autonomie des personnes intersexuées et faire valoir leurs droits fondamentaux à l’intégrité corporelle, à la santé, et à l’autodétermination, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
On devrait donc inclure une option hors du prisme de la binarité des genres dans les formulaires administratifs et dans les communications du gouvernement. Cela permettrait une meilleure inclusion des personnes non binaires, transgenres et intersexuées. Il en va de même pour tous les bâtiments publics, qui devraient avoir des toilettes ou des vestiaires non genrés pour offrir un espace sécuritaire qui prend en compte les enjeux des personnes non binaires et trans.
Rendre la vie plus agréable pour tout le monde, ce n'est pas si compliqué finalement. Les personnes de la communauté LGBTQ+ méritent, au même titre que les personnes hétérosexuelles cisgenres, de vivre un quotidien en accord avec ce qu'ils et elles sont vraiment.
Selon Egale Canada, 49% des étudiants et étudiantes trans ont avoué avoir été victime de harcèlement sexuel, 30% des travailleurs et travailleuses au Canada ont vécu de la discrimination au travail, et 52% de nos ainés et aînées de la communauté LGBTQ+ craignent d'être « refoulées dans le placard » dans les établissements de soins. Ces chiffres témoignent d’une réalité bien loin de l’idée rose que l’on s’en fait. Preuve qu’en tant que pays « modèle », il y a encore beaucoup de chemin à faire.
Photo: Teddy Österblom, Unsplash