À travers le mouvement et la musique, le Free Gaza Circus insuffle joie et espoir aux familles réfugiées gazaouies qui vivent sous les bombardements israéliens et dans la famine en raison du conflit, qui dure depuis plus d'un an.
En février 2024, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) estimait qu’environ 1,7 million de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été déplacées à l'intérieur de la bande de Gaza en raison de la guerre. Témoin de la détresse des jeunes gazaoui(e)s, Mohammad Khader, fondateur du Free Gaza Circus, était déterminé à organiser des spectacles de cirque dans les camps de réfugiés et réfugiées. « Ces représentations offrent aux familles l’occasion de sourire, d’être heureuses, et d’oublier pendant quelques instants ce qui se passe autour d’elles, tout en occupant leur temps », affirme-t-il.
Avant le début de l’offensive israélienne en octobre 2023, cet organisme à but non lucratif, fondé en 2018, exerçait ses activités dans son propre centre au nord de la bande de Gaza. Les membres du Free Gaza Circus ont appris les arts du cirque de manière autodidacte en s’inspirant de vidéos sur YouTube et d’autres réseaux sociaux.
Les locaux du Free Gaza Circus ont été détruits par des bombardements israéliens. Comme la majorité de la population gazaouie, le cirque est devenu itinérant. « Se déplacer d'un endroit à un autre a été très difficile. Nous avons trouvé refuge à Rafah, situé au sud de Gaza, pour ensuite nous déplacer au centre, et nous naviguons dans les camps et les écoles pour performer », explique Mohammad Khader.
Un cirque déterminé à s’ouvrir sur le monde
Les organisations états-uniennes Clowns Without Borders et Heartwars Sanctuary ont lancé des campagnes de financement en soutien au Free Gaza Circus. « C'est vraiment magnifique de voir que, grâce à cet argent, ils ont pu se procurer plus d'accessoires, ce qui a considérablement élargi et transformé leurs spectacles au fil de la dernière année. Ils ont maintenant des accessoires de feu, des échasses et plus encore », déclare Julia Hartsell, artiste de cirque américaine et directrice du Heartward Sanctuary.
Le Free Gaza Circus a dû ralentir ses activités en juillet dernier en raison de la propagation de maladies cutanées, d'hépatites et de polio dans les camps de réfugiés et réfugiées de Gaza, ainsi que du décès de l’un de leurs membres, rapporte Rana Mansour, chargée de projet du cirque, qui aide l'organisation depuis les États-Unis.
Malgré ces conditions difficiles, Mohammad Khader reste déterminé à faire rayonner son projet à l’international. Une fois qu’il aura reconstruit le centre du Free Gaza Circus, il aspire à collaborer avec d'autres organisations de cirque, comme le Réseau international pour formation professionnelle aux arts du cirque. M. Khader souhaiterait inviter ces organisations à Gaza ou se rendre à l'étranger pour apprendre avec les gens du milieu.
« L’équipe du Free Gaza Circus est résolue à poursuivre son offre d’un espace sûr où les petits et les grands peuvent évacuer leur énergie négative, générer de l'énergie positive et se libérer du stress et des turbulences liés à la guerre », déclare M. Khader.