Pierre Elliott Trudeau a légué bien plus que son nom à son fils, Justin Trudeau. Il lui a laissé un modèle à suivre et un contre-exemple, selon le contexte.
Il ne fait aucun doute que Justin Trudeau met beaucoup d’efforts à ne pas répéter certaines des décisions controversées de son père, pour lesquelles ce dernier est majoritairement connu au Québec aujourd’hui.
L’appel aux Forces armées canadiennes en renfort sur le territoire est bien entendu l’une d’elles. Il faut admettre que les Trudeau ont eu des mandats assez mouvementés en termes de crises internes. Trudeau père a eu à gérer la crise d’octobre de 1970, tandis que son fils a eu à faire face aux blocages ferroviaires et à la pandémie du nouveau coronavirus. Toutes des occasions où l’armée canadienne aurait pu être impliquée.
On ne peut pas avoir plus opposé comme tableau. Justin Trudeau cherche à éviter à tout prix à faire appel à l’armée. Il use de prudence, pour ne pas dire qu’il marche sur des oeufs. «On n’utilise pas l’armée contre des civils canadiens», a-t-il déjà affirmé. Son père, lui, n’avait pas cette délicatesse lorsqu’il a lancé son désormais célèbre «Just watch me», en octobre 1970. La Loi sur les mesures de guerre a été proclamée trois jours après cette remarque un peu arrogante, mettant les libertés civiles des Québécois en suspens.
En 1970, l’armée canadienne était dans les rues pour contrôler la population, les soldats étaient présents pour faire respecter les lois. Ils étaient craints par la population. En 2020, ils agissent aussi sur le territoire, mais de manière différente. Les soldats viennent empiler des sacs de sable lors des inondations et aider dans les CHSLD lorsque la pénurie de personnel se fait trop forte.
Le premier ministre actuel souhaite certainement que le peuple canadien ー mais surtout québécois ー, cesse de diaboliser cette armée qui, en fin de compte, est responsable de défendre le Canada et ses habitants. Il cherche évidemment aussi à se dissocier de certaines actions de son père, qui viennent mettre de l’ombre sur sa gouvernance. Ceci étant, peu importe la façon dont il agit, Justin Trudeau sera toujours critiqué, en raison de son poste de premier ministre.
Il sera aussi toujours comparé à son illustre père, à jamais «le fils de l’autre».
Crédit photo: Page Facebook de Justin Trudeau