De Bernie Sanders à Joe Biden, en passant par Elizabeth Warren, Pete Buttigieg ou encore Amy Klobuchar, ce sont des noms qui sont familiers et pour cause : ils ont fait partie des 11 candidats qui se sont présentés aux primaires du Parti démocrate au New Hampshire, le 11 février dernier.
Aux États-Unis, élire le chef démocrate pour les présidentielles peut prendre deux formes de scrutins, soit celle des caucus ou celle des primaires. D’un côté, les caucus sont des réunions citoyennes où la population débat afin de choisir un candidat. De l’autre, les primaires sont une forme de vote individuel où le citoyen vote pour le candidat qu’il veut voir représenter le Parti démocrate à la convention nationale du parti, qui elle désigne le candidat finalement élu. Le premier caucus était celui de l’Iowa, qui se déroulait le 3 février cette année, soit une semaine avant les primaires du New Hampshire.
En 2016, les primaires de l’État du New Hampshire fêtaient leurs cent ans d’existence. Cent ans d’histoire pour le petit État de la Nouvelle-Angleterre regroupant 1,4 million d’habitants, qui votent encore dans les urnes électorales de l’époque.
Le New Hampshire est le premier État à voter sous forme de primaires; les Américains l’appellent first-in-the-nation. Il joue un rôle médiatique important dans les campagnes électorales de chacun des candidats.
Le secrétaire d’État du New Hampshire, Bill Gardner, en poste depuis 1976, voit passer tous les quatre ans l’ensemble des candidats qui souhaitent s’affronter aux primaires. Ce dernier affirme que par-delà l’importance médiatique, les primaires de son État sont stratégiques : « Il y a eu dix-sept élections présidentielles depuis 1952 et dans ces dix-sept élections, quatorze des candidats ont gagné les primaires du New Hampshire la même année où ils ont été élus présidents. Et les trois autres sont arrivés en seconde position », affirme Gardner.
Néanmoins, souvent par manque d’argent, certains États ne participent ni aux caucus ni aux primaires, comme c’est le cas de sept États américains en 2020. Les résultats du caucus de l’Iowa, le coup d’envoi de ces primaires, ont pu donner une idée des favoris en lice. Bernie Sanders en est sorti vainqueur, avec 45,8% des votes, suivi de près par Pete Buttigieg, qui a étonné avec ses 43,1% des votes. Joe Biden, alors favori dans les sondages, s’est fait coiffer au poteau en amassant seulement 23,6% des votes au dernier tour.
À ce jour, Bernie Sanders a obtenu 25,7% des votes aux primaires du New Hampshire. Il ressort donc gagnant de cette élection. Il s’agit d’une campagne serrée dans cet État stratégique pour les candidats à l’investiture démocrate, puisque Pete Buttigieg l’a suivi de près, avec 24,4% des votes. Selon le guide des primaires et caucus de la Chaire Raoul-Dandurand, un haut taux de participation à travers le pays pourrait favoriser la campagne de Bernie Sanders, car cela voudrait dire que les jeunes et la communauté latino-américaine ont décidé de voter. Autour de 50% des électeurs de Bernie Sanders sont âgés de 17 à 29 ans et il est aussi populaire auprès des Latino-Américains. Un faible taux de participation pourrait donner l’avantage à Joe Biden, dont l’électorat se trouve dans la tranche d’âge des 45 ans et plus.
Les quatre démocrates en tête ont tous des promesses, un public et une façon de se présenter bien à eux. Il s’agit d’une atmosphère que les partisans peuvent fortement sentir quand ils assistent à un rallye de campagne. Les deux candidats favoris des sondages, Joe Biden et Bernie Sanders, gèrent leur campagne électorale respective de façon distincte, que ce soit dans leur comportement envers leurs partisans et les médias ou leurs paroles et gestes.
Photo par Andréa Spirito