Les récentes vagues de dénonciations de violences à caractère sexuel ont permis de remettre en question le système judiciaire de plusieurs pays. Malgré une première position au World Happiness Report pour une troisième année consécutive, la population finlandaise n’est pas à l’abri du harcèlement sexuel.
Un problème important plane actuellement sur le système de justice finlandais. Selon la loi, il y a harcèlement sexuel seulement en cas de contact physique non consenti. L’envoi d’images sexuelles, pour sa part, peut être puni pour diffamation. Ce pan de la loi est incohérent et minimise la gravité de l’acte.
Pour pallier ce problème, le ministère de la Justice prévoit resserrer la définition du harcèlement sexuel : « harceler oralement, par des photos ou des messages, de prendre des photos d'autrui ou de s'exhiber soi-même [seraient également punis par loi] », a-t-il écrit dans un communiqué le mardi 13 octobre.
À ce sujet, l’ONG Plan International a sondé 14 000 jeunes femmes de 22 pays différents, et ce, partout sur la planète. 35 % d’entre elles affirment avoir déjà reçu une « dick pic » non désirée. Ce chiffre alarmant montre que la prévention du harcèlement sexuel est limitée. En ce sens, des systèmes de justice plus stricts sont nécessaires pour punir les fautifs.
Pour certaines personnes, les photos surprises de sexes masculins semblent anodines, voire comiques. Pourtant, il s’agit de harcèlement sexuel et cela peut laisser des séquelles psychologiques chez les victimes. Malheureusement, les coupables nient souvent leurs gestes lorsqu’ils sont pointés du doigt.
Les États scandinaves sont généralement synonymes de qualité de vie élevée. La Finlande n’y fait pas exception. À l’avant-garde des progrès sociaux, le pays serait un exemple à suivre si son projet de loi aboutissait l’an prochain.
Illustration par Florent Maiorana