Après la naissance du mouvement #MeToo en 2017, l’année 2021 est déjà marquée par l’apparition de deux autres mouvements : #MeTooInceste et #MeTooGay. Si l’apparition de nouveaux mots-clics témoigne d’une certaine écoute envers les victimes qui ont longtemps été ignorées, elle révèle aussi les profondes failles des systèmes d’éducation sexuelle.
Près de trois ans après la vague de dénonciations qu’avait amenée le mouvement #MeToo, Guillaume, un jeune Français de 20 ans, a dénoncé - avant de s’enlever la vie - le viol dont il a été victime de la part de l’élu parisien Maxime Cochard et de son compagnon en janvier dernier. Dès lors, des milliers d’hommes gais ont à leur tour dénoncé les violences qu’ils ont subies.
Presque simultanément, le livre Familia Grande de l’avocate française Camille Kouchner a lui aussi provoqué une nouvelle vague de dénonciations de la part des victimes d’inceste, qui ont brisé leur silence.
Un criant manque d’éducation
Si de tels mouvements continuent de naître, c’est qu’il existe un cruel manque de prévention et d’éducation quant aux violences sexuelles. Ces mouvements variés révèlent qu’il n’y a pas de profil typique d’agresseur, et que la prévention doit aller au-delà des hommes cisgenres hétérosexuels.
Contrairement au mouvement d’origine – qui consiste à dénoncer les hommes violents envers des femmes, notamment en raison de leur pouvoir et de leur influence – ces nouvelles dénonciations relatent les violences faites entre les personnes homosexuelles.
Selon Gabriel Girard, sociologue et spécialiste des questions LGBTQ+, l’éducation est un aspect incontournable pour permettre aux jeunes personnes d’éviter des pratiques qui pourraient leur sembler habituelles. « La découverte de la sexualité gaie peut être très compliquée, encore aujourd’hui, malgré les avancées légales », affirme-t-il dans un article du HuffPost.
Un gouvernement qui tarde à agir
Le 22 mars 2021, Élisabeth Moreno, ministre française chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a réagi en reconnaissant que l’éducation sexuelle n'était pas enseignée dans plusieurs établissements scolaires. En conséquence, un audit a été ordonné par le ministère de l’Éducation pour identifier les écoles qui n’offrent pas ces cours.
L’éducation se doit d’être au cœur de nos priorités pour éviter que d'autres drames de ce genre se reproduisent. Au-delà du système scolaire, c’est toute notre société qui doit être éduquée, sensibilisée, formée et informée sur la question des discriminations faites à la communauté LGBTQ+. Il en va de même pour les médias et le monde professionnel, qui jouent un rôle tout aussi important dans la perpétuation des stéréotypes et des violences, et ce, peu importe leur nature.
Photo : Luis Cortés Unsplash