Au moment où ces lignes étaient écrites, la barre des milliers de décès liés à la guerre en Ukraine, personnes civiles et militaires confondues, a été atteinte. À travers le monde, ce sont des millions d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes qui en sont affectées mentalement.
Après deux ans de pandémie, la guerre entre l’Ukraine et la Russie nous plonge de nouveau dans un moment historique. Cela fait près de deux mois que nous vivons avec des nouvelles en continu dans lesquelles nous voyons des reportages photos et vidéos à propos d’un peuple en détresse. Chaque jour, des chiffres font le bilan du nombre de personnes blessées et décédées.
C’est la première fois qu'une guerre européenne touche autant notre génération. « Regarder autant de nouvelles peut [nous] rendre très inquiets et impuissants face à la situation », explique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.
Nous n’osons toutefois pas imaginer la réalité des personnes sur place.
Des témoignages déchirants
La société met l’accent sur les blessures physiques de ces personnes, mais il ne faut pas oublier que la santé mentale peut détruire beaucoup plus qu’on peut le penser.
« L’anxiété, le sentiment de détresse et le choc post-traumatique sont des symptômes assez [récurrents] qu’on observe chez les personnes qui vivent personnellement la guerre », explique Mme Beaulieu-Pelletier. Le taux de violence élevé augmente même considérablement les symptômes que ressentent les citoyens et les citoyennes d’ici, à Montréal.
Ceux et celles qui ont réussi à quitter l’Ukraine développent d’ailleurs souvent le « syndrome du réfugié ». « Jusqu’à présent, je n’ai pas trouvé le moyen de rester calme. J’ai peur tout le temps. Les gens comme moi ont besoin d’un soutien en santé mentale parce que nous nous sentons complètement désorientés et perdus », explique l’étudiante en médecine de 20 ans Olga, dans un article de l’Organisation mondiale de la Santé.
Une enfance bouleversée
La guerre laisse d’ailleurs des séquelles psychologiques sévères chez les enfants d’Ukraine. Alors que la Russie a bombardé des écoles, les enfants et les adultes qui s’y abritaient ou qui en ont été témoins pourraient rester traumatisés.
Ces expériences sont dévastatrices tant elles transforment le sentiment de sécurité des plus jeunes. Si ces événements sont récurrents, ils et elles devront soigner plus tard leurs traumatismes psychiques qui pourraient les empêcher de vivre normalement.
« Il faut faire attention à [la manière] dont on aborde ce sujet avec les enfants », explique Mme Beaulieu-Pelletier. Selon elle, ce serait la solution idéale pour les protéger de ces symptômes psychologiques. Obtenir du soutien est une autre solution qui s’appliquerait aussi aux adultes qui vivent directement cette crise.
Au nom de toute l’équipe du magazine L’Apostrophe, nous restons solidaires avec l’Ukraine et nous dénonçons tout crime de guerre.
Photo : Malika Alaoui