Alors que la droite monte en popularité partout autour du globe, les grandes institutions sportives ne sont pas sur le banc de touche, au contraire. Le sport a toujours été politique et, aujourd’hui, il choisit son camp, la droite.
Durant la guerre du Péloponnèse, Sparte a enfreint la trêve olympique en attaquant la région de l’Élide où se trouvait la ville d’Olympie, lieu ancestral des jeux. La cité a été, en conséquence, exclue de ces derniers. Même au début de ce qui est considéré comme le plus grand événement sportif du monde, les politiques des différentes nations suivaient donc les athlètes.
Très récemment, l’hymne américain, mais aussi, par moment, l’hymne canadien ont été hués lors de différents matchs de hockey suite aux menaces tarifaires du président Donald Trump. Les arénas se sont transformés en véritable lieu de contestation populaire et les matchs ont pris le rôle d’affrontement d’idéaux, peu importe les opinions des joueurs et joueuses.
Le sport est politique et l’a toujours été. Les exemples suivants ne sont donc pas des incursions anecdotiques de la politique dans un milieu vierge de tout débat, ils sont la continuation de cette tendance historique.
Politique, mais politique à droite
Au cours des dernières années, les industries sportives ont démontré, par instance, une faiblesse dans leurs soi-disant convictions progressistes, et, par le fait même, un biais vers la droite.
En 2016, Colin Kaepernick, joueur de football afro-américain de la National Football League (NFL), est resté assis durant l’hymne national lors d’un match, en signe de protestation contre la brutalité policière. « Je ne vais pas me lever pour montrer de la fierté envers le drapeau d’un pays qui opprime les Noirs et les personnes de couleur », avait-il déclaré. Son geste lui a attiré les foudres des spectateurs et spectatrices de ce sport fondamentalement patriotiques, et, sans surprise, quelques tweets de Donald Trump.
Après avoir mis fin à son association avec les 49ers, une des équipes de la NFL, il ne réussit pas à retrouver de contrat. Selon lui, ses prises de positions politiques lui auraient porté préjudice, un avis partagé par plusieurs athlètes et acteurs influents, la NFL ne souhaitant pas déplaire à la majorité de ses admirateurs.
En 2023, la Ligue nationale de hockey (LNH) avait interdit l’apposition de rubans arc-en-ciel sur les bâtons de hockey, alors que cette pratique existait depuis longtemps en support à la communauté 2ELGBTQ+ dans les arénas et à l’extérieur.
« Nous ne voulons simplement pas mettre d’autres joueurs dans une position inconfortable parce qu’ils ne souhaitent pas s’y joindre », justifiait la ligue, qui, quelques mois auparavant, annonçait la fin du port des chandails thématiques lors des échauffements, après que sept joueurs parmi les centaines aient refusé de porter ceux de la fierté par conviction religieuse ou peur de représailles politiques. La justification de la LNH : vouloir retirer les distractions.
Malgré que l’interdiction des rubans arc-en-ciel ait été levée depuis, par cette première décision, la LNH a démontré qu’il en fallait très peu pour ébranler une aussi grande institution et lui faire prendre des pas de recul. Ces événements montrent que leur progressisme n’est pas infaillible et que ces organisations sont plus conservatrices qu’elles ne souhaitent l’afficher.
Photo: Domaine Public