Depuis l’adoption de lois en 1993 et en 2001 sur l’inclusion des enfants en situation de handicap dans le système scolaire, le Royaume-Uni s’engage à ce que ce soit les écoles qui s’adaptent à l’enfant, et non l’inverse.
« Si tu veux faire partie d’une société, tu dois avoir les mêmes chances d’éducation que tout le monde », affirme d’emblée Pamela Maras, professeure de psychologie sociale et éducative à l’Université de Greenwich. L’enseignante explique que ces élèves peuvent présenter toutes sortes de difficultés, qu’elles soient mineures ou majeures, physiques ou mentales.
Une inclusion aux multiples avantages
Valérie Steunou est coordinatrice des besoins éducatifs spéciaux dans quatre écoles primaires du Royaume-Uni. « Mon rôle, c’est de superviser tous les moyens qui sont développés pour garantir l’inclusion des enfants », explique-t-elle. Mme Steunou observe parfois les élèves en classe et conseille les enseignants et les enseignantes afin de s’assurer de l’intégration harmonieuse de ces jeunes.
Les membres du corps professoral doivent suivre une formation d’une journée ou deux afin d’avoir les outils nécessaires pour s’occuper des enfants en situation de handicap, explique Mme Steunou. « Si ces jeunes-là ne font pas de progrès, c’est à l’enseignant ou à l’enseignante d’y remédier ». Pamela Maras ajoute que c’est la responsabilité des autorités dans chaque comté du Royaume-Uni d’adapter l’environnement aux enfants en situation de handicap, par exemple en installant des rampes et des portes automatiques.
Depuis le début de sa carrière, Mme Steunou observe les liens qui se créent entre les élèves éprouvant des difficultés et leurs camarades. « Ils sont habitués, ils grandissent avec des enfants qui ont un tas de difficultés », précise-t-elle. Elle se remémore entre autres le moment où des élèves encourageaient leur ami en situation de handicap dans la cour d’école. « Quand il va dans la cour de récréation et qu’il réussit à faire quelques pas, les enfants sont super contents pour lui. Ils sont super fiers », relate Mme Steunou, le sourire aux lèvres.
Mme Maras rappelle que l’objectif de ces lois n’est pas que les enfants soient traités de la même manière, puisqu'il est primordial de reconnaître que les besoins diffèrent d’un enfant à l’autre, mais plutôt que tous les élèves aient les mêmes droits.
Des services encore difficiles d’accès
Mme Steunou travaille dans la ville de Selby située dans le Yorkshire du Nord. Pourtant, les écoles spécialisées se situent à une heure de route de la municipalité et sont au maximum de leur capacité. Des élèves qui doivent recevoir des soins plus complexes à cause des difficultés qu’ils et elles éprouvent sont dans l’obligation de fréquenter des écoles non-spécialisées, souvent moins appropriées à leurs besoins. Elle explique que de manière générale, le corps enseignant doit faire preuve de souplesse et d’adaptation.
Malheureusement, tous les enfants en situation de handicap ne sont pas bien encadrés dans le milieu scolaire. En effet, selon un rapport du parlement britannique datant de 2020, 1,3 million de ces élèves n’y reçoivent pas un soutien adéquat et finissent par être exclus de leur école.
Pour Mme Steunou, ce modèle de scolarisation au Royaume-Uni encourage l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la société britannique. « Nos écoles agissent comme un tremplin pour être insérées dans la communauté », conclut l’enseignante.
Photo : Victoria Boisclair