Une plainte a été déposée contre l’entreprise d'Elon Musk Neuralink pour maltraitance envers des animaux. Les singes sont morts lors d’une expérience incluant des puces cérébrales. Ce cas est représentatif de la cruauté de certains laboratoires envers leurs cobayes.
Un scandale a éclaté dans la Silicon Valley, le 10 février dernier, lorsqu’une association de médecins, le Physicians Committee for Responsible Medicine (PCRM), a déposé une plainte auprès du département américain de l'agriculture contre l’entreprise Neuralink pour maltraitance animale. Elle est accusée d’avoir causé la mort de 15 des 23 singes ayant pris part à une expérimentation de puces cérébrales, entre 2017 et 2020. Ce genre d'expérience viole les lois sur le droit des animaux et est hautement discutable sur le plan éthique.
Une expérience futuriste
L’objectif initial de ces expériences était de développer des interfaces cerveau-machine, la nouvelle obsession des milliardaires de la Silicon Valley. Si cette technologie est destinée au traitement de maladies comme l’Alzheimer dans un premier temps, Elon Musk a avoué que ces puces seraient ensuite destinées aux humains dans l’objectif d'augmenter leurs capacités.
Le Comité des médecins du PCRM confirme que Neuralink n’a pas prodigué de « soins vétérinaires adéquats » aux singes durant les tests. De plus, elle aurait utilisé une substance non approuvée, connue sous le nom de « Bioglue », qui aurait torturé les singes en détruisant des parties de leur cerveau.
Le PCRM dit détenir une série de 600 documents qui prouvent la maltraitance que les animaux ont subie. L'université de Californie, dans laquelle les expériences ont été menées, refuse de les publier, invoquant le caractère privé des recherches. Une deuxième plainte a été déposée dans le but d’obliger l'université à publier des vidéos et des photographies des singes maltraités.
La maltraitance banalisée dans les laboratoires
D’après une enquête menée en 2021 par le journal Métro, des millions d’animaux sont maltraités chaque année aux États-Unis, et partout à travers le monde, car peu de lois réglementent ces activités. De plus, le DBrett Lidbury, conseiller scientifique à l’Humane Research Australia, a estimé le taux d’échec des tests effectués sur les animaux à « 90 à 95 % », lors d’une entrevue avec le journal Métro.
Le nombre exact de cas de maltraitance n’est pas connu, car de nombreux laboratoires ne tiennent pas les comptes. Cette enquête révèle le dédouanement des scientifiques face à la condition animale dans leurs propres expériences : offrir des conditions de vie respectables à des cobayes ne devrait pas être une tare. La législation devrait être assez forte pour protéger adéquatement la santé des animaux.
Photo : Malika Alaoui