Le huitième homme le plus riche des États-Unis, Michael Bloomberg, était prêt à tout, même à dépenser un demi milliard de dollars américains pour battre Donald Trump à l’élection présidentielle de 2020. Avant ses contre-performances aux débats, sa campagne semblait rouler sur l’or.
Avec une fortune estimée à plus de 60 milliards de dollars, Michael Bloomberg a accroché les patins républicains qu’il portait en tant que maire de New York. Il revêt aujourd’hui le bleu démocrate. Du haut de ses 78 ans, il désirait devenir le plus vieux président de l’histoire du pays.
Esquivant les quatre premiers États des primaires démocrates, il s’est officiellement lancé dans la course le 3 mars dernier au Super Tuesday, où il a subit une dure défaite, en ne récoltant que 12 délégués sur les 1 344 en jeux.
Difficile de qualifier cela d’un bon retour sur son investissement.
En quelques mois de campagne, il a dépensé 500 millions de dollars de sa fortune personnelle. Une dépense qui ne chamboule pas son portefeuille, qui grossit de 100 millions chaque jour.
Environnement, contrôle des armes à feu et justice sociale: les nobles causes défendues par le milliardaire justifient-elles le fait qu’il tentait d’acheter l’élection? Pourtant, la tactique semblait fonctionner, tandis qu’il grimpait doucement dans les sondages.
God bless America, la campagne du fondateur de Bloomberg L.P. a été minée par ses contre-performances aux débats. Les autres candidats ont, pour une fois, fait front commun et l’ont pris pour cible. Ils ont, entre-autres, remis sur la table le stop and frisk ; une mesure raciste que Bloomberg a instauré en tant que maire de New-York qui a menée à l’arrestation sommaire de plusieurs afro-américains.
Sans cracher sur les dons philanthropiques de Bloomberg, notamment en environnement, son échec aux présidentielles est rassurant. S’il avait affronté Trump à l’automne, on aurait eu droit à un duel de milliardaires septuagénaires new yorkais. Ce qui aurait pu mener à des attaques du type: « Mon jet va plus vite que le tien » ou « Mon édifice a plus d’étage que le tien ».
Photo par Gage Skidmorem, wikicommons