Chers lecteurs, lectrices et auditoire,
Depuis près d’un an, nous vivons reclus et recluses, avec l’impression que le monde s’est arrêté de tourner et dans l’attente que quelque chose « se passe ». Une période transitoire qui s’étire. Un dur moment à passer qui, comme nous le rappellent les dirigeants et dirigeantes de ce monde, sera porteur de changement. Mais le remâchage administratif et bureaucratique prend du temps. Le moment est venu de prendre une pause pour repenser notre société, nous dit-on, alors que l’impatience est palpable.
Pourtant, de part et d’autre de la planète, des révoltes sont déjà en cours. Tout ne peut pas attendre. Des mouvements sociaux se mettent en branle, certains se ravivent, d’autres s’enflamment. On redéfinit, on refaçonne, on remet en question.
Mouvance, c’est une continuité, un mouvement circulaire : le début, le milieu et la fin de quelque chose.
Autant en sport qu’en culture, des barrières sont franchies. Des carcans de la colonisation et du patriarcat sont défiés. Des politiques sont en réécriture et des acteurs et actrices de divers milieux tentent de se frayer une place à la table de travail. La science a le vent dans les voiles, pour ne pas dire le vent dans les pales si l’on s’intéresse de plus près à l’effervescence de l’énergie éolienne sur les territoires autochtones québécois. Des idées sont frondées et des individus s’assemblent pour dénoncer des injustices. Parfois même, comme vous pourrez le constater dans le photoreportage, une seule voix suffit pour être porteuse de la réalité d’une minorité invisible à ceux et celles qui tournent le regard.
Nous avons repris le mandat de L’Apostrophe, loin de réaliser que nous allions avoir à témoigner d’une tranche aussi marquante de l’Histoire. Pour cette édition hiver 2021, alors que nous tournons la page sur vingt ans d’existence, nous avons tenté de livrer avec nuance et justesse les mouvances qui s’opèrent, et notre regard sur un monde en transition.
Bonne lecture, écoute, et visionnement.
Laurence Taschereau et Lila Dussault
Co-rédactrices en chef de L’Apostrophe