La France, qui a obtenu 26 médailles de plus à Tokyo qu’à Rio, a grandement amélioré ses performances aux Jeux paralympiques au cours des dernières années. Toutefois, les sports paralympiques demeurent difficiles d’accès et le développement des para-athlètes, coûteux.
Présidente du Comité paralympique et sportif français et détentrice du record du monde au saut en longueur et au 400 mètres, la para-athlète Marie-Amélie Le Fur met de l’avant les problématiques qui persistent dans le parasport.
Selon elle, la Semaine Olympique et Paralympique française, qui tenait sa sixième édition du 24 au 29 janvier dernier, est un premier pas vers une plus grande conscience collective du parasport. En prévision des Jeux de Paris en 2024, la semaine visait à partager les valeurs olympiques et paralympiques et avait pour but de « parler librement du parasport et de favoriser les rencontres entre les sportifs et les jeunes pour leur faire découvrir la pratique des parasports », précise Mme Le Fur.
La visibilité croissante des para-athlètes
Frédéric Villeroux, joueur de cécifoot, une variante du soccer pour les personnes malvoyantes, se souvient qu’en Europe, les sports paralympiques ont commencé à gagner en visibilité lors des Jeux Paralympiques de Londres en 2012. « Les gens ont pu voir ce qu’est le paralympisme. Ça a donné un coup de projecteur et, à Paris, ça va être une grande fête », affirme le médaillé d’argent lors de ses Jeux.
Il rappelle aussi que les sportifs et sportives ne se préparent pas seulement pour les Jeux Paralympiques, mais aussi pour plusieurs championnats du monde qui ne sont pas diffusés pour le grand public.
Des obstacles à surmonter
Malgré une plus grande conscientisation de la société quant au parasport au cours des dernières années, celui-ci demeure difficile d’accès. Marie-Amélie Le Fur constate un manque flagrant d’infrastructures sportives à proximité des endroits où on remarque une forte concentration de personnes en situation de handicap en France.
Nicolas Brignone, athlète au sprint de catégorie T53 en fauteuil roulant et médaillé de bronze au Championnat du Monde en 2015 dans cette épreuve, souligne que non seulement les para-athlètes ne peuvent pas vivre de leur sport, mais qu’en plus sa pratique est très coûteuse. Il précise notamment que les roues arrière d’un fauteuil de course peuvent atteindre des prix variant entre 2500 et 12 000 euros.
Marie-Amélie Le Fur rappelle que, malgré les difficultés logistiques et structurelles qui demeurent dans le parasport, sa visibilité accrue témoigne de la volonté de la France à s’impliquer dans l’amélioration des conditions du parasport. Elle affirme que le Comité paralympique et sportif français sera là « pour outiller et accompagner les instances publiques françaises à poser les bases d’un héritage durable, allant beaucoup plus loin que la tenue des Jeux de Paris 2024 ».
Photo : Victoria Boisclair