Dans une étude publiée dans la revue Nature en septembre dernier, une équipe de chercheurs et chercheuses britanniques a montré que les avancées technologiques en lien avec les drones pourraient permettre l’impression 3D de grands objets.
Cette avancée serait possible grâce à une nouvelle approche de l’impression 3D qui utilise des drones exploitant des méthodes de constructions collectives inspirées de constructeurs naturels comme les abeilles et les guêpes. Les drones peuvent ainsi déplacer conjointement des matériaux pour en faire une structure. Le chercheur en architecture et en ingénierie civile de l’Université de Bath en Angleterre, Paul Shepherd, a participé à ce projet. Il croit que les drones prendront part à la construction immobilière dans un avenir proche.
C’est un avis que partage l’officier de soutien aux drones de British Drone Flyers, Chris Bradbury :« Avec l’aide d’imprimantes 3D, [les drones pourraient] être utilisés pour créer des bâtiments et plus encore. »
Une méthode à peaufiner
M. Shepherd explique que la reconstruction à l’aide de drones est difficile pour le moment puisque cette technique n’est pas encore au point: « C’est possible, mais il y a probablement des manières plus raisonnables d’accomplir la même chose, de façon plus abordable et plus rapide. »
Cette méthode nécessite aussi l’utilisation d’un grand nombre de drones. La durée de vie de la batterie et la charge maximale supportée par ces appareils font en sorte que les drones ne peuvent pas transporter des charges lourdes ou voler pour une longue période de temps.
L’intérêt grandissant envers cette technologie de plus en plus déployée dans différents domaines comme la télévision, le cinéma, la recherche ou le monitorage pourrait permettre d’améliorer ces fonctions.
En attendant, M. Shepherd croit que « les principaux avantages d’utiliser des drones seraient l’accès à des endroits contaminés, difficiles d’accès pour les robots terrestres ou encore sur la Lune ou Mars ».
Selon M. Bradbury, les drones évitent la présence nécessaire d’humains sur des échafaudages en hauteur, ce qui permet d’effectuer des tâches de façon plus sécuritaire, plus rapide et à moindre coût.
Le drone contre l’humain
M. Shepherd pense que la comparaison avec le travail humain est impossible. Les drones sont aptes à réaliser des tâches spécifiques prédéterminées et à répéter robotiquement un ensemble de directives de manière précise. Il ne leur arrive pas de s’absenter au travail ou d’être malade.
En revanche, l’humain possède des qualités non négligeables : « Si les drones doivent réfléchir et réagir à l’environnement dans lequel ils se trouvent, l’humain gagnera toujours. » Cette technologie pourrait prendre de l’ampleur dans les années qui suivent, selon M. Bradbury : « Je crois que seule l’imagination humaine peut déterminer jusqu’où les choses peuvent aller ».
Illustration: Naïla Kitiara Houde