Les centres de données, situés aux quatre coins du globe, sont devenus essentiels pour la société d'aujourd'hui, mais au détriment de la santé environnementale de la planète. Il existe néanmoins des alternatives afin de réduire l’impact environnemental de nos données.
Selon la Banque mondiale, en 2017, la moitié de la population mondiale utilisait désormais Internet. La création de centres de données est donc nécessaire pour traiter et regrouper l’ensemble de l’information numérique d’environ quatre milliards d’utilisateurs et utilisatrices.
Toutefois, le stockage d'informations digitales n’est pas sans impact sur l’environnement. Ces centres génèrent énormément de chaleur, ce qui requiert la consommation d’une grande quantité d’électricité pour leur refroidissement. En 2020, selon l’Agence internationale de l’énergie, c’était environ 200 milliards de kilowattheures qui avaient été consommés pour le stockage de données, ce qui équivaut à environ 1% de la consommation mondiale d’électricité.
Parmi toutes les données traitées dans les centres, le bitcoin occupe une place de plus en plus notable. Anton Dek, un des créateurs du Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index, confirme que « le bitcoin consomme beaucoup trop d’électricité, au détriment de l’environnement ». La consommation annuelle d’électricité du bitcoin est équivalente à 0,7% de la production mondiale.
Un conseiller économique chez Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), Thomas Dandres, explique qu’il n’y a pas que les gaz à effet de serre causés par le numérique qui peuvent être problématiques. « Ces gaz ne sont qu’une fraction du problème puisque la pollution atmosphérique causée par le réchauffement et la fabrication des centres de données cause un impact sur l’écosystème et la consommation des ressources », affirme-t-il. Ceux-ci nécessitent l’exploitation minière de matériaux comme de l’or, du cuivre, du fer et du quartz, qui ne sont pas inépuisables.
Limiter les dégâts
Certains centres de données ont déjà été construits dans des pays froids comme la Norvège, la Finlande, la Suède et les Pays-Bas afin de contrebalancer la chaleur . C’est ce qu’a fait Equinix, l’un des plus grands joueurs de l’industrie, qui en possède plusieurs à Amsterdam. La compagnie est également l’une des premières à effectuer des aménagements plus écologiques comme installer des panneaux solaires, des piles à combustible et des toits composés de végétation.
Les géants américains Apple et Google ont confirmé que tous leurs centres de données étaient alimentés par de l’énergie renouvelable. Facebook a aussi indiqué, en 2019, que 75% de sa consommation d’électricité était nourrie par des énergies éoliennes et solaires.
Des gestes que tous peuvent faire
Le conseiller économique Thomas Dandres explique que de petites actions comme vider sa boîte de courriels et son historique de recherche peuvent aider à diminuer son empreinte écologique numérique. « Il y a même l’utilisation d’objets connectés, comme le iCloud, qui consomme aussi beaucoup d’énergie. Désactiver cette fonction des appareils intelligents serait plus responsable pour l’environnement », précise-t-il.
Il recommande également d’aller consulter le site Web du Shift Project, un think tank français environnemental qui développe des outils en ligne comme un calculateur d’émissions de CO2. Ce dispositif calcule approximativement ce qu’un utilisateur ou une utilisatrice consomme en énergie lorsqu’il utilise des navigateurs comme Firefox. Cela dépend des sites visités et des téléchargements effectués.
Photo : Camille Dehaene