Le roundnet veut faire sa place aux Jeux Olympiques, mais les processus pour s’y rendre s’avèrent complexes. Néanmoins, après un premier Championnat du monde en septembre 2022, les athlètes et le comité organisateur restent confiants.
Pour un sport émergent, l'organisation d'un championnat du monde reste le meilleur moyen de présenter son potentiel au Comité international olympique (CIO). L’organisateur des mondiaux et cofondateur de Roundnet Belgium, Frederick Eskens se voit très heureux de la première édition. « On y travaille depuis si longtemps [...] le sport a grandi immensément depuis 2020 [...] il y avait définitivement de la pression, mais tout s’est bien passé. »
Face à l'enthousiasme évident à l’égard du roundnet, les adeptes ont plus que jamais les Olympiques dans leur ligne de mire. Le cofondateur et vice-président en stratégie de l’International Roundnet Federation (IRF) Jack Scotti, mentionne qu’il existe deux parcours possibles et distincts pour qu’une discipline sportive réussisse à se retrouver aux Jeux olympiques. Il est important de préciser que le roundnet est communément appelé Spikeball en raison de la compagnie Spikeball Inc.
Besoin de reconnaissance
Le premier parcours connu comme le plus « traditionnel »: le sport voulant se retrouver aux Olympiques doit former une fédération internationale et avoir suffisamment de membres inscrits. Les membres, c’est-à-dire les fédérations nationales, doivent convaincre leur pays ainsi que leur comité olympique de reconnaître leur sport. Le roundnet possède déjà sa fédération avec l’IRF, qui compte 38 pays membres. Pour être considéré par le CIO, il faut que la fédération internationale soit reconnue et inscrite à l’Association globale des fédérations internationales sportives. Cette étape n’est pas encore atteinte par l’IRF.
Le droit de véto des villes hôtesses
« Le roundnet n’est pas encore dans une position optimale, ce qui est tout à fait normal vu sa jeune existence », a indiqué M. Eskens, l’organisateur des mondiaux de cet été. Pour lui, la seule chance envisageable de ce sport de se rendre aux Olympiques à court et à moyen terme est entre les mains des villes hôtesses.
Ces villes sont encouragées par le CIO à proposer des nouveaux sports au sein de la programmation de leur édition en tant que « sports additionnels ». Selon le vice-président en stratégie de l’IRF, elles veulent rendre commercialisables des sports qui peuvent être pratiqués par tout le monde, peu importe l’endroit et qui nécessitent très peu d’infrastructures. « Ce que nous pratiquons comme sport est tellement accessible, a ajouté M. Scotti, [...] tout ce dont vous avez besoin se range dans un seul sac ». Il ajoute que pour les infrastructures, c’est simplement une question de superficie. Près de 250 équipes se sont regroupées sur environ quatre terrains de football à Houthalen en Belgique lors des mondiaux. De plus, ce sport se distingue par une division mixte, ce qui respecte les critères d'accessibilité des villes hôtesses.
Faire vivre les athlètes
Selon le président de la fédération, outre les athlètes, certains adeptes commencent à vivre de l'écosystème du roundnet, ce qui est positif. Toutefois, l’objectif principal de l’IRF d’ici les prochaines années est de permettre aux athlètes d’être rémunérées convenablement. « Ils veulent s’impliquer à 100% pour s’améliorer, pour être en bonne condition physique et pour payer les factures » a-t-il ajouté.
Photo: Léonie Poulin