Les cyclistes présentes au Tour de France Femmes en juillet 2022 s’accordent à dire la même chose: la visibilité est la clé pour le futur de leur sport.
Après 33 ans d’absence, la course a été « une belle vitrine pour le cyclisme féminin mondial », selon l’une des athlètes présentes, la française Barbara Fonseca. France Télévisions et Eurovision Sport ont accordé quotidiennement 2h30 d’antenne en direct. Cela représente le double du temps habituel accordé aux courses des femmes, d’après la cycliste Magdeleine Vallières Mill. La coureuse croit qu’une forte médiatisation pourrait inspirer les filles à pratiquer ce sport, puis par la suite, contribuer « à avoir de plus en plus de femmes à vélo ».
La vice-présidente de la Fédération française de cyclisme (FCC), Marie-Françoise Potereau, est confiante et se dit « tout à fait sereine sur l'évolution des taux d'audience pour l'an prochain ». « On n'avait jamais eu autant de médiatisation sur le cyclisme féminin », a-t-elle commenté à propos du Tour.
Un public au rendez-vous
Les athlètes féminines étaient surprises lors de leur parcours. Elles et leurs adversaires n'auraient jamais pensé qu’autant de personnes se seraient déplacées pour venir les voir. « Il y avait beaucoup de monde, mais on avait toutes une petite voix en nous qui disait ''oui mais c'est parce que les garçons arrivent juste après'' », a commenté Barbara Fonseca. Pourtant, les spectateurs et les spectatrices les ont suivis jusqu’à la fin de la compétition, a ajouté la cycliste française, et les fans zones ont dû être fermées avant même le départ des coureuses, en raison de la foule imposante.
Du progrès hors-piste
Le Tour de France Femmes a non seulement permis aux cyclistes féminines d’avoir de la visibilité, mais a également mis de l'avant des techniciennes et des ingénieures. C’est l’entièreté du tour qui a été féminisé. La vice-présidente de la FFC a témoigné qu’en plus de la professionnalisation du cyclisme féminin, les athlètes féminines peuvent maintenant accéder à des licences professionnelles. À cela s’ajoute l’instauration, en 2020, d'une rémunération minimum sur le World Tour par l’Union Cycliste Internationale (UCI).
Cependant, malgré les progrès, la différence est encore grande entre le salaire des hommes et le salaire des femmes. Par exemple, le vainqueur final du Tour de France 2022 a remporté 500 000 euros, soit près de 685 000 dollars canadiens, tandis que la gagnante finale du Tour de France Femmes décrochait près de 68 500 dollars canadiens. C’est dix fois moins que son compère masculin.
Le Tour de France Femme 2022 a été marqué par une féminisation. Marie-Francoise Potereau souhaiterait cependant voire plus de femmes dans l’encadrement technique du cyclisme.
Photo: Léonie Poulin